Les cellules souches testées aux USA
En savoir plus...
Cellules souches contre l’AMS :
un essai clinique a commencé aux USA
Aux USA, 76 personnes souffrant d’AMS vont participer à l’essai clinique d’une thérapie cellulaire à base de ‘’cellules souches mésenchymateuses autologues’’ (CSM). La Mayo Clinic de Rochester a commencé en janvier 2022 le recrutement des patients volontaires pour cet essai de phase 2 initié par le Dr Wolfgang Singer. Neurologue à la Mayo Clinic, le Dr Singer est aussi, depuis septembre 2021, président du groupe de travail AMS de la société savante MDS, Movement Disorder Society.
Pendant un an, les patients recevront, par injection intrathécale - dans la moelle épinière - des cellules souche « autologues », c’est-à-dire provenant de leur propre organisme et extraites de leur tissu graisseux. Une partie d’entre eux recevra 4 injections espacées de 3 mois de 25 millions de CSM autologues chacune, l’autre partie recevra 2 injections de CSM espacées de 6 mois, alternées avec un placebo.
Les objectifs de cette étude qui s’achèvera fin 2025 est d'établir une fréquence de traitement optimale et d'obtenir des données d'efficacité et de sécurité contrôlées par placebo dans la perspective d'un futur essai multicentrique - qui associera plusieurs sites investigateurs - de phase 3.
Que peut-on attendre d’une thérapie cellulaire dans l’AMS ?
Des essais pré-cliniques ont été réalisées en 2005 et 2011 sur des souris transgéniques AMS auxquelles étaient administrées des injections de CSM. Ils ont montré que ces injections diminuaient fortement la neuro-inflammation et produisaient des facteurs neurotrophiques, ces protéines responsables de la croissance et de la survie des neurones en développement et de l'entretien des neurones matures.
Une petite étude réalisée en Corée il y a une dizaine d’années avait rapporté un effet bénéfique de l’administration de CSM sur l’évolution de la maladie chez 30 patients AMS-C. Cet essai avait toutefois été marqué par un événement indésirable : 30 % des patients avaient manifesté des signes transitoires d'AVC suite à l'injection de ces cellules souches dans l'artère carotide. Si cette alerte potentielle sur la sécurité de l'application a suscité de nombreux travaux au niveau international, la piste des CSM dans l’AMS n’a toutefois pas été abandonnée.
Sachant que la grande difficulté est de faire en sorte que les médicaments ou les cellules arrivent vraiment au niveau du cerveau pour pouvoir exercer les effets potentiels bénéfiques attendus, les Américains ont choisi une approche différente : l’administration de ces cellules souches par voie intrathécale, c’est à dire via des ponctions lombaires
Un essai clinique de phase 1/2 dont les résultats ont été publiés en juillet 2019 a été réalisée sur 24 patients AMS. Suivis pendant 12 mois à la Mayo Clinic, ils avaient reçu, selon les groupes, des dosages différents de CSM autologues ou un placebo. Malgré des effets indésirables aux points d’injection pour les dosages les plus élevés, les conclusions de l’étude ont été globalement positives tant sur les questions de sécurité que sur le bénéfice apporté aux malades : évolution plus lente de la pathologie, durée de vie....
Un essai clinique de phase 1/2 dont les résultats ont été publiés en juillet 2019 a été réalisée sur 24 patients AMS. Suivis pendant 12 mois à la Mayo Clinic, ils avaient reçu, selon les groupes, des dosages différents de CSM autologues ou un placebo. Malgré des effets indésirables aux points d’injection pour les dosages les plus élevés, les conclusions de l’étude ont été globalement positives tant sur les questions de sécurité que sur le bénéfice apporté aux malades : évolution plus lente de la pathologie, durée de vie....
Sur la base de cette première expérience, l’équipe de la Mayo Clinic a donc lancé l’étude qui a commencé et qui va concerner 76 patients AMS traités à Rochester. Les premiers volontaires ont été inclus, ils recevront la plus faible des doses testées antérieurement de CSM autologues.
Le Pr Wassilios Meissner, responsable à Bordeaux du Centre de référence de l’AMS, fait partie du comité de surveillance des effets secondaires de cet essai de phase 2 dont la fin est prévue, sauf incident, en 2025. Si cette étude ‘’monocentrique’’, c’est-à-dire conduite dans un seul centre dans le monde, était positive, elle conduirait à un essai de phase 3 qui impliquerait plusieurs centres investigateurs et inclurait 150 ou 200 patients. Il s’agirait alors de vérifier l'efficacité du traitement, avant une possible recommandation pour le traitement de l’AMS.
Soyons vigilants : le sujet est délicat et les études complexes. Or les charlatans sont à l’œuvre et cherchent à tirer parti des légitimes attentes des malades. On trouve ainsi sur le web des offres de centres qui, en Asie notamment mais aussi en Europe, proposent pour 15 000€, sans aucune preuve, de prétendus traitements à base de cellules souches....
mise à jour : août 2022
Glossaire
MDS
Movement Disorder Society
International Parkinson and Movement Disorder Society
L'International Parkinson and Movement Disorder Society (MDS) est une société savante internationale. Basée à Milwaukee, aux USA, elle rassemble plus de 11 000 cliniciens, scientifiques et professionnels de la santé qui se consacrent à l'amélioration des soins aux patients atteints de troubles du mouvement, maladie de Parkinson et autres troubles parkinsoniens, dont l’AMS. https://www.movementdisorders.org/
Le Professeur Meisner fait partie de son Comité exécutif.
Un groupe de travail international spécifique sur l’AMS existe au sein de la MDS :
En font partie, pour la France, Erwan Bezard, Pierre-Olivier Fernagut, Anne Pavy-LeTraon, Wassilios Meissner, Ronald Melki, Francois Tison, Olivier Rascol.
Pour la révision des critères diagnostiques de l’AMS, une task-force co-présidée par l’Autrichien Gregor Wenning et l’Américain Horacio Kaufmann a été créée au sein de la MDS :
La MDS a créé des « sections régionales » sur les différents continents . Margherita Fabbri est membre du Comité exécutif de la section européenne de la MDS