Appel à projet 2022 : Aramise a choisi
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Quand l’alpha-synucléine s’en prend aux oligodendrocytes, elle provoque l’AMS
Aramise soutient une recherche sur un mécanisme fondamental de la maladie
Le Conseil d’administration d’Aramise a sélectionné, mardi 21 septembre 2022, le projet de recherche intitulé « L’alpha-synucléine et le devenir des oligodendrocytes dans l'atrophie multi-systématisée ». Ce projet de recherche fondamentale qui bénéficiera sur deux ans d’un accompagnement financier de 64 000€ a été retenu à l’unanimité parmi les 4 qui ont été proposés. Il est porté par Pierre-Olivier Fernagut, chercheur en neurobiologie, spécialiste de l’AMS.
Ce travail permettra de progresser dans la connaissance, préalable à toute recherche de réponse thérapeutique, d’un mécanisme spécifique à l’AMS : l’accumulation, dans les oligodendrocytes, d’amas de protéines alpha-synucléine qui mettent à mal le fonctionnement de ces cellules et du système nerveux.
Cette recherche est donc centrée sur une spécificité de l’atrophie multi-systématisée. Car, à la différence de la maladie de Parkinson, ce n’est pas dans les neurones mais dans les oligodendrocytes que la protéine alpha-synucléine installe ses inclusions dans l’AMS. Ces oligodendrocytes sont des cellules de soutien des cellules neuronales. Leur activité est nécessaire au fonctionnement des neurones pour lesquelles ils produisent notamment la gaine de myéline qui, à la manière d’un isolant, garantit la transmission de l’influx nerveux.
Or, dans l’AMS, le processus de maturation des oligodendrocytes est compromis et ces cellules ne sont plus capables de jouer leur rôle de soutien logistique pour les cellules nerveuses. Les mécanismes à l’origine de cette dégradation sont mal connus. Des études post-mortem ont montré dans le cerveau de personnes ayant souffert d’AMS un nombre accru de cellules « précurseurs » d'oligodendrocytes et une altération de la fonction et de la taille des oligodendrocytes matures. On ne sait pas si ces altérations de la prolifération, de la maturation et de la fonction sont liées à l'accumulation d'α-synucléine au cours d'étapes spécifiques de la différenciation oligodendrogliale.
« Malgré des progrès significatifs dans notre compréhension de la pathogenèse de l’AMS, les mécanismes-clés à l'origine de l'échec de la fonction oligodendrogliale restent largement inconnus » explique Pierre-Olivier Fernagut. « Pour résoudre ces problèmes, nous allons isoler différentes populations d'oligodendrocytes à partir de modèles précliniques d’AMS et effectuer un séquençage transcriptomique à haut débit pour découvrir les mécanismes moléculaires clés à l'origine de la défaillance oligodendrogliale dans l’AMS » indique-t-il. Autre intérêt de cette recherche : une possible avancée concernant des biomarqueurs de l’AMS, ces « signatures » biologiques de la maladie qui seraient tellement nécessaires pour le diagnostic. Des molécules associées aux oligodendrocytes seront recherchées dans les fluides corporels (sang, liquide céphalo-rachidien) des modèles animaux AMS et de patients atteints d’AMS. « En améliorant notre compréhension des mécanismes-clés impliqués dans la dysfonction des oligodendrocytes », souligne Pierre-Olivier Fernagut, « ce projet ouvrira la voie au développement de nouvelles options thérapeutiques et contribuera à améliorer le diagnostic et le suivi de la maladie des patients atteints d’AMS grâce au développement de nouveaux biomarqueurs. ». |
Responsable depuis 2018 de l’équipe INSERM ‘’Neuroadaptation - Neurodégénérescence’’ du Laboratoire de Neurosciences Expérimentales et Cliniques (LNEC) de l’Université de Poitiers, le Dr Pierre-Olivier Fernagut a commencé à Bordeaux sa carrière de chercheur au sein de l’Institut des Maladies Neurodégénératives. Il a beaucoup travaillé sur l’AMS, aux côtés du Pr Wassilios Meissner et des Dr Erwan Bezard et Benjamin Dehay, spécialistes des modèles animaux, avec lesquels il collaborera pour cette recherche. |
Vous avez permis à ARAMISE et à la Fondation Maladies Rares de lancer ensemble l’appel à projets de recherche 2022 sur l’AMS
Les dons que vous confiez à Aramise nous ont permis de lancer cet appel à projets de recherche d’un montant significatif pour les chercheurs.
Merci à vous, membres de l’association, parents, amis...
Pour faire en sorte que les moyens dont nous disposons soutiennent le projet de recherche fondamentale ou pré-clinique le plus prometteur, Aramise a choisi de faire appel à la Fondation Maladies Rares pour l’accompagner dans cette démarche.
Aramise avait retenu 4 thématiques sur lesquelles les chercheurs étaient invités à formuler des propositions de travail :
- Améliorer la compréhension des mécanismes impliqués dans l’AMS et notamment le fonctionnement de la protéine alpha-synucléine dans l’AMS,
- Améliorer les techniques de diagnostic et notamment la recherche de biomarqueur de l’AMS,
- Nouvelles pistes de stratégie thérapeutique,
- Étape(s) de validation préclinique de stratégie thérapeutique.
Le projet retenu correspond à la première de ces thématiques. Aramise lui assurera un soutien financier à hauteur de 64 200 € sur la durée de 24 mois.
La collaboration avec la Fondation Maladies Rares a été précieuse et nous lui en sommes très reconnaissants.
La Fondation a assuré une diffusion optimale de notre appel à projets. Elle a reçu 4 propositions qu’elle a soumises à des experts externes indépendants. Parce toutes ces propositions présentaient un réel intérêt, celles qui n’ont pas été retenues par Aramise sont conservées par la Fondation Maladies Rares. Sous réserve de compléments d’information demandées aux porteurs, ces projets pourraient être présentés à certains financeurs potentiels avec lesquels la Fondation Maladies rares entretient des contacts.
La Fondation Maladies Rares, organisme privé à but non lucratif, a été créée en 2012 par cinq membres fondateurs : Elle a pour objectifs de contribuer Elle porte une mission d’intérêt général : animer, coordonner et soutenir la recherche sur les maladies rares. |
Aramise accompagne la recherche
Au cours des dernières années, Aramise a financé, en 2018 et 2019, une recherche pré-clinique intitulée ARTEMIS. Cette petite étude menée à Bordeaux sous la direction du Pr Meissner a permis de confirmer l’intérêt de deux molécules précédemment étudiées par un consortium de chercheurs européens. L’une de ces deux molécules « anti-alpha-synucléine », l’anle138b de MODAG, poursuit sa route vers les essais cliniques avec l’appui du grand laboratoire pharmaceutique TEVA.
Par ailleurs, en 2020-2021 Aramise a permis au Centre de référence à Bordeaux de mener à bien l’exploitation des données cliniques, biologiques et d’imagerie recueillies auprès des malades. L'achèvement de ce travail et l’exploitation de la base de données de l’AMS ont été rendus possible grâce à votre générosité et à tous ceux qui ont participé à la collecte DON'AMS que nous avions lancée à l'été 2019.
Glossaire
Alpha-synucléine
Les dysfonctionnements de l’alpha-synucléine sont à l’origine de plusieurs pathologies appelées « synucléinopathies » : l’AMS, la maladie de Parkinson, la maladie à corps de Lewy.
L’alpha-synucléine est une petite protéine abondante dans le cerveau et nécessaire à son fonctionnement.
Pour des raisons inconnues, cette protéine peut adopter une mauvaise conformation, jusqu’à former des agrégats. Ces agrégats vont encombrer les neurones, mais aussi, dans l’AMS, les oligodendrocytes, ces cellules de soutien des neurones. De plus, l’alpha-synucléine mal repliée propage de cellule en cellule son fonctionnement anormal. C’est pourquoi cette protéiné encore mal connue, ses différentes souches, son mode de propagation sont la principale cible des stratégies thérapeutiques visant l’AMS et les maladies voisines.
En savoir plus :
Voir la page "Au commencemen de la recherche, les cellules oligodendriales"
Voir la vidéo « l’alpha-synucléine dans l’AMS », par Pierre-Olivier Fernagut, coordonnateur du Conseil scientifique d’Aramise.